attrister

attrister

attrister [ atriste ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1468; de 1. a- et triste
Rendre (qqn) triste. affliger, 1. chagriner, consterner, désoler, fâcher, navrer, peiner. Vous m'attristez, avec vos histoires. « L'idée de se retrouver dans cette chambre vide l'attristait horriblement » (A. Daudet). « La bêtise consterne et ne donne guère l'envie de rire. Plutôt elle attriste » (Cocteau). Pronom. S'attrister de qqch. « Maman s'attriste de voir qu'il vient si peu cette année » (Martin du Gard). ⊗ CONTR. Amuser, consoler, divertir, égayer, réconforter, réjouir.

attrister verbe transitif Rendre triste quelqu'un, le désoler : Cette nouvelle nous a profondément attristés.attrister (synonymes) verbe transitif Rendre triste quelqu'un, le désoler
Synonymes :
- désoler
Contraires :
- dérider
- égayer
- réconforter
- réjouir

attrister
v.
d1./d v. tr. Rendre triste, affliger.
d2./d v. Pron. Devenir triste. S'attrister de qqch.

⇒ATTRISTER, verbe trans.
I.— Emploi trans. Rendre triste.
A.— Attrister qqn. Faire naître en lui la tristesse :
1. Un cimetière ne nous attriste que parce qu'il est le seul endroit du monde où nous ne retrouvions pas nos morts.
MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 26.
Absolument :
2. Mais le paysage déroule toujours ses ajoncs et bruyères, ses champs de sarrasin et ses mares, cernées de petits bois de pins et bouleaux. Il attriste par quelque chose de borné et de languissant.
VIDAL DE LA BLACHE, Tabl. de la géogr. de la France, 1908, p. 155.
B.— Attrister qqc. Lui donner un air de tristesse :
3. Le crépuscule attristait encore ce bois tragique dont tous les arbres étaient nus comme des montants de croix.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 294.
II.— Emploi pronom.
A.— [En parlant d'une pers.] Devenir triste, se laisser gagner par la tristesse :
4. L'abbé Flons l'avait avertie :
— Les plus inébranlables résolutions, lui disait-il, madame, ce sont les pires. N'espérez plus que d'un miracle.
Même, elle avait cessé de s'attrister. Dès les premiers jours de leur installation à Rome, chacun des deux époux, de son côté, avait réglé son existence retirée...
GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, p. 681.
B.— Rare. [En parlant d'une chose] S'assombrir, prendre un air de tristesse :
5. On est en automne : la nature se dépouille, et le ciel s'attriste...
SAINTE-BEUVE, Premiers lundis, t. 1, 1869, p. 333.
PRONONC. ET ORTH. :[], j'attriste []. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. atrister avec un seul t.
ÉTYMOL. ET HIST. — XVe s. « rendre triste » (CHASTELLAIN, Chron., II, 7, Kervyn cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 266 : Entre tant de tribulations et miseres qui l'attristoient); 1564 pronom. « se désoler » (J. THIERRY, Dict. fr. lat. ds GDF. Compl. : Se attrister).
Dér. de triste; préf. a-1; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :827. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 215, b) 1 500; XXe s. : a) 1 371, b) 850.

attrister [atʀiste] v. tr.
ÉTYM. XVe; de 1. a-, triste, et -er.
Rendre (qqn) triste. Affliger, assombrir, chagriner, consterner, désespérer, désoler, embrumer, fâcher, navrer, obscurcir, peiner, rembrunir. || Attrister qqn. || Vous m'attristez, avec vos jérémiades. || Ses ennuis finissent par m'attrister. || Ça m'attriste.Attrister les pensées, les rêves… de qqn.Par ext. Donner une apparence triste à (qqch.). → ci-dessous, cit. 1.
1 Et dès que l'aquilon, ramenant la froidure,
Vient de ses noirs frimas attrister la nature (…)
Boileau, Satires, VIII, 28.
2 Bientôt la mort va me dérober au présent qui m'attriste et à l'avenir qui m'effraye.
Mme de Maintenon, Au cardinal de Noailles, 31 déc. 1711.
3 (…) la rêverie me délasse et m'amuse, la réflexion me fatigue et m'attriste.
Rousseau, Rêveries…, 7e promenade.
4 (…) tout ce qui tient au sentiment de mes besoins attriste et gâte mes pensées, et jamais je n'ai trouvé de vrais charmes aux plaisirs de l'esprit qu'en perdant tout à fait de vue l'intérêt de mon corps.
Rousseau, Rêveries…, 7e promenade.
5 Chasse le noir passé qui nous attriste encore;
Sois à nos yeux comme une aurore !
Hugo, Odes, VIII.
6 Il faut d'abord remarquer que les malheurs qui attristent le public attristent aussi l'artiste.
Taine, Philosophie de l'art, I, II, 3.
7 La joie m'attriste quand elle est passée, les jours de fêtes ont toujours pour moi de tristes lendemains.
Flaubert, Correspondance, t. I, 33.
8 L'idée de se retrouver dans cette chambre vide l'attristait horriblement.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, p. 293.
9 (…) comment voulez-vous que j'aime ce qui ne peut plus que m'attrister ?
Valéry, Mon Faust, p. 76.
Absolument :
10 La bêtise consterne et ne donne guère l'envie de rire. Plutôt elle attriste et nous rend bête par contagion.
Cocteau, la Difficulté d'être, p. 184.
——————
s'attrister v. pron.
ÉTYM. (1564).
Devenir triste; prendre un air de tristesse.(Choses). || La nature s'attriste.
11 Les enfants ont une disposition qui les porte à tellement égayer comme à grandir ce qui les entoure, que plus tard tout diminue et s'attriste sans cause apparente et seulement parce que le point de vue n'est plus le même.
E. Fromentin, Dominique, III, p. 47. || S'attrister de (et infinitif) :
12 Il ne sait pas combien maman s'attriste de voir qu'il vient si peu cette année.
Martin du Gard, les Thibault, III, 8.
——————
attristé, ée p. p. adj.
Rendu triste. || Air attristé. Triste.
12.1 L'homme attristé (…) est sombre, pensif, absorbé en lui-même, songeant à des maux passés ou possibles (…)
Lafaye, Dict. des synonymes, Attristé…, mortifié.
13 Il rend tous ses voisins attristés de sa joie.
Boileau, le Lutrin, III, 18.
14 Que peut cacher la tombe à ton œil attristé ?
Hugo, Odes, IV, 14. Au passif. || Être attristé par qqch.; (littér.) de quelque chose.
15 On dirait que les pousses nouvelles sont attristées du passé profond des bois et portent le deuil de tant de printemps morts.
Proust, les Plaisirs et les Jours, Préface, p. 7.
CONTR. Amuser, consoler, dérider, divertir, égayer, enchanter, ravir, réconforter, réjouir.
DÉR. Attristant, attristement.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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